samedi 18 août 2012

Valentine Goby - Des corps en silence


Éditeur : Folio - Date de parution : 2011 - 154 pages et un avis mitigé...

1914, Henriette voit son amour lui échapper. Son époux la délaisse au profit des bras de maîtresses.  Tandis que Claire à son retour  de vacances ne veut pas rentrer chez elle avec sa fille  Kay âgée de cinq ans pour ne pas y retrouver Alex qui l’attend.  Une fuite qui l’a conduit à l’arche de la Défense.  

Tant j’ai aimé  l’exercice de style qui  relie le récit de ces deux femmes et l’écriture, tant  je suis restée sur ma faim concernant l’histoire de Claire. Henriette et Claire sont deux femmes parisiennes  à deux époques différentes avec un dénominateur commun : l’amour éteint. Henriette refuse de s’avouer vaincue. Elle veut reconquérir Joseph son époux un homme politique  dont les frasques amoureuses font les choux gras de la presse. Claire n’éprouve plus rien pour Alex. Depuis la naissance de sa fille, son désir et ses sentiments se sont petit à petit éteints. Toutes les deux souffrent. Henriette se tait alors que  la douleur la ronge à l’intérieur. Consumant  son désir de vie, occupant toutes ses pensées.  Claire se cherche et aimerait que la rupture soit rapide. Nette et sans cicatrice. Raser les pans du passé pour oublier Alex. La mémoire des corps d’Henriette et de Claire ravive des souvenirs en particulier celui de l’amour.
Deux histories racontées en parallèle et dont le point d’ancrage est la phrase non terminée du précédent chapitre qui s’ouvre sur l’une des deux histoires. Avec ce pont littéraire, on va de Claire à Henriette  et d’Henriette à Claire.  

Les mots deviennent des guirlandes vacillantes au vent, qui claquent, résonnent de tourment, décrivent la douleur, le désespoir. Si l’on apprend comment se termine l’histoire d’Henriette, il n’en est rien pour celle de Claire. Et ça m’a gênée, j’ai eu l’impression que l’auteure nous livrait d'un côté une parenthèse et de l'autre une histoire complète.
Un avis mitigé pour cette lecture malgré l'écriture forte!

L'écriture de  Qui touche à mon corps je le tue m'avait déstabilisée alors que  Banquises m'avait également laissé un peu sur ma faim...

Claire, sa raison, sa lassitude; elle se demande s'il se sont quittés, Alex et elle, si l'un a quitté l'autre, ou s'ils ont glissé, côte à côte, consentants, dans la fadeur, jusqu'à rien.  
C'est fini. Le présent est une mort lente, irréversible de l'amour, il suffit d'attendre, il se répand en flaque sale à leurs pieds, il s'évapore, bientôt il faudra apprendre à vivre autrement, l'espérance à sec, ce sera pareil jusqu'à la fin du corps; et cette éternité à la goût du lait rance, et  sa puanteur. Henriette se dit qu' à force de vomir son corps va sortir retroussé, retourné, par sa bouche

Les différents avis  et billets d’Anis, AnneAntigone, Fransoaz, Philisine (merciiiii !) qui renvoie à d’autres liens.

12 commentaires:

keisha a dit…

Bon, OK, d'accord... De toute façon pas trop le genre de roman sur lequel je me jette...

Clara et les mots a dit…

@ Keisha : mais l'écriture de Valentine Goby est superbe!

Leiloona a dit…

J'aime beaucoup son écriture, mais à chaque fois l'histoire traitée ne me convainc pas entièrement ...

krol a dit…

Livre repéré sur le blog d'Anis, et avec ton billet, j'ai encore plus envie de le découvrir.

antigone a dit…

J'aime l'écriture de Valentine Goby aussi, mais ce livre ne m'avait pas plu. Je conserve un souvenir très fort de "qui touche à mon corps...", je te conseille aussi "l'échappée" qui est plutôt pas mal et qui m'a fait penser à "la femme de l'allemand" !!

Mirontaine a dit…

Je vais retenir "Qui touche à mon corps" ;)

claudialucia a dit…

Et oui, l'écriture ne suffit pas! Il faut avoir quelque chose à dire!

gambadou a dit…

je suis d'accord avec toi sur les deux précédents, je vais peut être passer celui là... il me semble qu'elle en sort un à la rentrée ?

gambadou a dit…

je suis d'accord avec toi sur les deux précédents, je vais peut être passer celui là... il me semble qu'elle en sort un à la rentrée ?

Anne a dit…

J'aime beaucoup (mais beaucoup) la manière dont tu parles du style de Valentine Goby. J'avais bien aimé ce livre, notamment ce lien narratif et psychologique entre ces deux femmes, et Banquises aussi... J'ai toujours en fond de PAL (non, pas vraiment le fond, j'exagère) "Qui touche à mon corps je le tue" et ces dernières semaines, j'en ai trouvé deux chez le bouquiniste "La note sensible" et "L'échappée" (je suis contente de lire l'avis d'Antigone) : il paraît que ses premiers romans sont excellents !

Clara et les mots a dit…

@ Leiloona : j'ai du mal à être pleinement satisfaite...

@ Krol : oui,Philisine par exemple a beaucoup aimé!

@ Antigone :Merci, je note ces titres!

@ Mirontaine : d'accord!

@ Claudialucia : j'ai eu le sentiment d'inachevé pour un des deux récits...

@ Gambadou : je ne savais qu'elle publiait un nouveau cette année!

@ Anne : une écriture qui m' a touchée (et le terme est faible) viscéralement !

Philisine Cave a dit…

J'ai assez bien aimé ce livre même si je conçois que ce n'est pas un coup de cœur. Je prends le lien vers ton article !!! bises